( Modification le 15 Janvier 2016 : Cet article a 6 jours et a été lu plus de 143 000 fois à ce jour. De ce fait, et au regard des remarques postées à son sujet : je me permets d’ajouter deux, trois choses afin de dissiper les malentendus.
- D’une part, je remercie toutes les mamans qui m’ont complimenté sur l’article, et sur le fait qu’elles avaient rigolé. Je remercie vivement toutes celles qui ont partagé leur histoire, avec leurs mots : sans détour. Comme elles l’ont vécu. Pouvoir lire toutes ces histoires douloureuses pour certaines, plus chanceuses pour d’autres : c’est aussi ça l’accouchement. Une chose unique que l’on partage toute. Ils sont tous différents. Je trouve intéressant de pouvoir lire et apprendre l’éventail de possibilités qui existent sur cet acte de vie.
- D’autre part, je voudrais dire à toutes celles qui ne me trouvent pas drôle : ce n’est pas grave, personne ne peut plaire à tout le monde. Celles qui me trouvent vulgaire : je vous rassure, j’ai fait de hautes études et je possède un autre vocabulaire, que vous pouvez d’ailleurs observer dans bien d’autres de mes articles. J’ai tenu pendant trois ans un magazine d’art contemporain et de mode, à présent je travaille dans l’éducation nationale. Ne prenez pas tout au premier degrés, et ne pensez pas que certaines métaphores ou comparaisons sont la preuve d’une étroitesse d’esprit.
- De plus, je voudrais dire à toutes celles qui sont inquiètes pour mes enfants car j’ai osé soulever le voile du mythe qui planait au dessus de l’accouchement, si je n’ai pas écrit des tartines sur le fait que d’un côté l’accouchement n’était pas une promenade de santé et de l’autre que j’aime ma fille plus que tout au monde, c’est que je n’ai pas éprouvé le besoin de me justifier. Il ne faut pas croire que puisque l’accouchement était tout sauf sympa cela équivaut à dire que je n’aime pas ma fille. Justement ! Le fait de tomber amoureuse de son bébé ça c’est bien LE truc évident avec l’accouchement. Cependant, parler des détails techniques : c’est moins évident. C’est ce sujet qui est ici au coeur de l’article. L’amour que je porte à ma fille, c’est une chose qui ne peut être décrite.
- Enfin, je voudrais dire à celles qui pensent que j’ai écrit cet article dans l’unique but de faire flipper les futures mamans : non. Mon but ? Parler avec franchise. Mon esprit fonctionne comme cela : plus je suis informée, moins je flippe sur la surprise. Si votre esprit fonctionne différemment du mien, ce qui est normal, rien ne vous permet de croire que je suis mal intentionnée. Et rien ne vous force à lire mon pavé.
J’ai juste écris mon histoire, de la même manière que je peux en parler avec mes amies)
Il faut être lucide. L’accouchement c’est pas du gâteau. Ou alors si c’est un gâteau c’est un Kloug roulé sous les aisselles.
Les magazines et les sites pour maman vous arrondissent bien les angles. Pour l’avoir vécu une fois, et à l’idée de le revivre bientôt une deuxième fois je me suis dis qu’il fallait dire la vérité à celles qui ne connaissent pas. La vérité où on n’a pas peur des mots, la bien dégueulasse quoi. Celle qui va se passer pour de vrai.
Bon alors déjà cette histoire d’ordre de » j’ai des contractions toutes les 2 à 5 min puis je perds les eaux puis on va à l’hôpital » chaque accouchement est différent et ça c’est la théorie. Vous êtes censée ressentir les contractions dans le ventre et le voir ( et sentir) se durcir . Bah moi pour ma première fille je n’ai eu mal qu’au dos. Je n’ai pas perdu les eaux seule. Donc quand son papa a appelé le samu et a dit que j’avais des douleurs dans le bas du dos toutes les 15 min depuis plus d’une heure ils ont décidé que ce n’était pas une urgence et nous avons attendu de 4h30 du matin à 9h, pour finir par y aller par nos propres moyens. Les contractions étaient toutes les 5 min, toujours dans le dos, toujours sans perdre les eaux. Les sages femmes m’ont percé la poche des eaux vers 11h. Jamais pendant les 14h de travail je n’ai jamais vu mon ventre se durcir … Donc soyez attentive à TOUS les signes.
Une fois que vous êtes admise pour l’accouchement, renoncez totalement à votre dignité. Ah oui, c’est fini, vous allez la revoir. Un jour, mais pas tout de suite.
- Vous devez enlever vos habits et passez la ô combien très sublime blouse d’hôpital. Alors certes vous n’êtes pas la pour un concours de beauté, mais on en parle de la tête de vos seins (énormes), sans soutif, quand vous êtes allongée sur le dos ? Personnellement j’y trouve un lien de parenté avec Jabba The Hut. Grosse larve répandue dans sa couenne, comme dirait Cristina « sou-blaïme ».
- A priori vous n’êtes pas maquillée ni coiffée à ce moment là. Sachez qu’en restant couchée tout le temps que cela se passe vous risquez d’arborer une « coiffure de folle » ou épouvantail. Inutile de demander à votre mari de vous faire une tresse ou une queue de cheval entre deux contractions, à moins de lui avoir appris avant c’est peine perdue.
- Votre vagin ne vous appartient plus désormais, celui-ci devient un « meeting point » équivalent à celui d’une gare niveau fréquentation. Oui ! Car les sages femmes viennent voir régulièrement, et par viennent voir je veux dire calculer avec leurs doigts où vous en êtes dans votre ouverture de col. Imaginez un peu: vous êtes la dinde de noël. Sauf que la, la farce doit sortir. Les sages femmes y vont franco parfois pour voir où est la tête de bébé, donc il faut enfoncer la main plutôt correctement. À ce stade, j’avais l’impression d’être une vache qu’on examine avec des gants jusqu’aux épaules. Parce que oui, vous allez pouvoir profiter des bruits des gants plastifiés sur / dans votre sexe. Parfaitement gênant. D’autant plus si votre mari est dans la salle en train de se mortifier sur la situation.
- La péridurale c’est un truc de batard. Personne ne m’avait prévenu que ça faisait mal ce bordel. Déjà, l’anesthésiste vous demande en étant assise sur le bord du lit, d’enrouler votre dos. Avec la taille du bide ? bah oui carrément Simone, et avec ceci : une petite roue? Au max j’arrivais à pencher la tête. Elle doit placer l’aiguille entre deux contractions. Quand elle pique, forcément ça surprend parce que ça fait bien mal : mais la elle vous sort « oooh mais ne bougez pas ! » bah attends Simone je vais te planter des aiguilles dans la colonne tu me diras si tu bouges pas tiens. Dans mon cas, la péridurale n’a pas marché. Hourra. J’espère que pour la deuxième fois elle marchera. Comment je sais qu’elle n’a pas marché ? Et bien 1h plus tard quand la sage femme est venue me farfouiller la chatte, je sentais tout exactement pareil ( c’est à dire avant la péri ) donc je lui demande si c’est normal. Elle me pince une des grandes lèvres et me demande si je sens. Affirmatif. Donc la elle me renvoie fissa l’anesthésiste qui me réinjecte une dose. Pendant le travail de poussé elle m’en a remis une troisième couche … Ah oui et maintenant que j’y pense, à la première injection de la péridurale : j’ai fait un malaise. J’avais immédiatement envie de dormir, et elles me trouvaient très pâle d’un coup. Cool !
- Dîtes-vous que pendant tout le moment où vous attendez que bébé naisse vous n’avez pas le droit de manger ni de boire. Alors que monsieur lui ne manquera pas de vous dire qu’il a faim, ou ira se prendre un petit café ou autre. Injustice.
Quand le travail de poussé commence. La c’est Beyrouth. Dites-vous bien que bébé broie vos organes sur son passage, donc les intestins qui sont en dessous se vident. Se vident ? C’est-à-dire ? Oh, mais c’est-à-dire que même sans le vouloir votre anus se transforme en machine à churros et du popo sort de vous. Vous n’avez pas le choix, il sort tout seul l’enfoiré. Mais n’ayez crainte, une sage-femme va venir vous couper le flux de popo avec son doigt, et vous asperger la rondelle avec de la bétadine. Elle le fera tant que du churros au caca s’échappera de vous. Joie. Allégresse. Bonheur. Dignité.
Je n’ose imaginer la tête que l’on doit avoir quand on pousse. Mais quand j’ai le malheur de tomber sur l’émission « Baby Boom », je me dis oh my god. Je me souviens que pour Candice j’avais décidé que garder les yeux ouverts c’était trop d’énergie. Soit je poussais, soit je gardais les yeux ouverts. Tu parles d’une économie d’énergie à la con.
Quand la sage femme vous demande de pousser, vous devez pousser 3 fois sur la même contraction. Et en gros, après la première salve vous avez envie de crever. Vous devrez pousser comme ça jusqu’à l’expulsion du rôti. Avec tout un public autour de vous. Je me souviens d’une sage femme en chef, une élève sage femme dans le périmètre de mon vagin. Une sage femme sur ma gauche, et une autre sur ma droite. Sans oublier votre mari qui ne sait plus ou se mettre et quoi faire pour aider. La chose qu’on lui demande c’est de NE PAS REGARDER.
Vos jambes n’ont jamais été aussi écartées et foutues vers le haut qu’à ce moment. Ce qui est une position tout à fait inconfortable en réalité, surtout quand on doit produire un effort aussi important. Il y a des petits bonus cool, comme la sage femme debout sur votre ventre pour « aider le bébé à descendre ». Douloureux, et relou. Au moment où la tête est en train de passer ( le pire des moments en somme ), là vous vous dites, voir vous le dîtes à voix haute : non merci en fait, on arrête la. J’arrête.
Pour faire court, ça vous éclate la chatte. Mais quand je dis éclater, c’est le vrai mot, celui où votre sexe se déchire de lui même, ou la sage femme estime bon de faire une épisiotomie ( incision au scalpel pour ouvrir plus votre sexe).
Quand le bébé est sorti, même si c’est le votre et que c’est le fruit de votre amour toussa toussa : il est dégueu. Le petit bain n’est pas du luxe. Il présente un mélange de sang, du liquide visqueux blanc qui le protège, voir de son popo.
Ne croyez pas que c’est fini : non non non. On doit encore vous expulser le placenta et vous recoudre au besoin. Il faut le faire assez rapidement après l’accouchement pour vérifier que tout va bien. Donc rebelote la sage femme debout sur votre ventre pour faire sortir le kilo de placenta. ( Imaginez que depuis la sortie de bébé, le cordon ombilical pendouillait de vous … ). On m’avait raconté qu’une fois le bébé sorti, on oublie tout et on occulte ce qui se passe à côté : faux. J’ai particulièrement bien senti les sutures.
Je conclurais par vous dire, que le lendemain : quand vous avez envie de faire pipi. Petit moment de stress pour savoir si vous allez avoir mal. Je pense que ça dépend de l’accouchement de chacune ! Vous allez voir, c’est plutôt cool aussi les infirmières qui viennent voir votre culotte pour constater si vous saignez correctement à leur goût. Ah, j’oubliais, la question : « c’est bon, vous avez des gaz ? » finit de t’achever. Oui oui micheline, la boite à prout remarche. Merci de demander.
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Madi
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