Bon forcément, il fallait bien que je vous écrive mon ressenti sur mon deuxième accouchement. Alors attention, par rapport à l’article précédent sur le sujet, je ne vous l’écris pas 2 ans après, mais quelques jours après. Complétement à chaud quoi.
La grossesse :
Franchement je m’attendais à vivre un truc un peu similaire à Candice. Ou pas. Quand on dit que chaque accouchement est différent : c’est la pure vérité. Là cest simple : c’est diamétralement opposé.
Déjà, les sages femmes pendant mon suivi ont bien insisté sur le fait que c’était un gros bébé, que j’allais bien déguster vu que le papa est très grand et moi je fais la taille d’une bite à genoux. Bon, j’exagère : je fais 1m68, mais je le vis bien : l’air est plus frais en bas.
Depuis noël ça commençait à être la crise du logement dans mon ventre. Je dormais très peu, des grosses douleurs ligamentaires de bâtard, des contractions dans la journée, je ne parle même pas des 12000 pipis quotidien… Ça c’est pas douloureux, c’est chiant: nuance. Honnêtement je souffrais depuis le milieu de la grossesse. Souffrir dans le sens, tous les jours j’avais un petit quelque chose dans mon corps qui faisait que la journée avait été fatigante. Ce qui n’avait pas été le cas du tout avec ma première grossesse. Après, je ne suis pas du genre à m’apitoyer : j’ai mal, c’est comme ça et y a sûrement pire que moi.
Mais j’avoue qu’avec tous les commentaires de descriptif de vos accouchements + les sages qui me disaient que ce serait assurément un énorme bébé : je commençais correctement à flipper ma race. En mode : peut-on passer de l’étape je suis enceinte à ooooh bébé dans mes bras d’un seul coup ? Merci bien !
J’avais peur de l’épisiotomie ( et de sa cicatrisation ) et des forceps. Parce que sérieux je sais pas quelle fille s’est dit : » ah mais moi j’avoue que l’episio ça a carrément ouvert mes shakras. J’ai a-do-ré. Limite je songe à me faire poser une fermeture éclair dessus quoi. » En plus, la maman de mon mari a dû se farcir les forceps pour justement la tête de mon cheri. Donc, non merci les traditions de ce type.
Comme pour Candice j’ai accouché 9 jours avant, je me suis dis que j’allais accoucher certainement en avance. Bon là : 3 semaines en avance ! Mais tranquilou vu que je rentrais pile poil dans la 38eme semaine.
Le jour J, l’accouchement :
Mardi 9 février, on a passé une journée super sympa avec mon mari, glandouille, petit resto à midi, mini courses pour le diner. On rentre : je m’allonge un peu de ces 20 min de courses ( pendant lesquelles j’ai du m’asseoir …). On se prépare une bonne blanquette devant les Rois du Shopping, Dieu du bitchage si tu m’entends ! La soirée se passe normalement. On dîne, les parents vont se coucher vers 22h30 ( on attends toujours notre appart, donc on squatte chez maman …).
Et puis vers 22h40, pour la 382882 eme fois de la journée, je vais faire pipi. Sauf que là, quand je m’essuie il y un espèce de liquide transparent et visqueux. À peu près la même chose que le vagin produit pour s’auto lubrifier lors d’un acte sexuel. Mais en toute petite quantité. Je me dis « tiens c’est nouveau ce bordel. » Je me lave les mains, rejoins mon mari et lui dit. Il me regarde style « ah mais t’es vraiment dégueulasse par moment » mais s’abstient parce qu’il se doute bien que si je lui dis c’est que c’est inhabituel. Parce qu’en temps normal je parle rarement de la relation que j’entretiens avec une feuille de pq.
Je m’allonge dans le canapé, et je ressens un peu de liquide se barrer. Sur le moment je me dis « mais putain, comment c’est possible qu’allongée je perde du liquide ! » Je me relève, rouspète jusqu’aux WC. Rebelotte le liquide chelou. Genre bave d’escargot. Je retourne dans le salon et je signale le truc à maman. Elle me dit que ça doit être le bouchon muqueux et nous suggère d’aller à l’hôpital. Ça me semble bizarre vu que pour moi c’est censé être marron le bouchon muqueux… Comme pour Candice ça a duré 14h, je me dis que j’ai le temps et je voulais attendre les 2h de contractions régulières machin chouette qui passent pas avec le spasfon …
Et là, à 22h45 (j’avais l’heure devant les yeux ) attaque d’une contraction sauvage. Mais alors, rien à voir avec celles que je me farcissais depuis des mois. La madeleine de Proust des contractions, bam la même que y a deux ans. Comme 100 aiguilles plantées dans chaque rein. J’ai reconnu le truc direct !
On note l’heure de la contraction sur un papier (mecs consciencieux t’as vu).
22h47 rebelotte.
Et puis on est directement passé à des contractions toutes les 2 min voir minute. Sans jamais que la douleur ne redescende à 0 ( sur une échelle de 0 à 10 ).
À 23h20, j’ai demandé à ce qu’on rassemble les affaires ( genre ma trousse de toilette / mon appareil photo / mon chargeur / etc ) sachant que la valise était déjà depuis quelques semaines dans la voiture. Rien que mettre mes chaussures : en mode chaussons, FUCK les lacets. La voiture était garée à 5 mètres de l’entrée : le bout du monde avec mes contractions. On pense à mettre une serviette sous mon ass : ne pas perdre les eaux sur le siège de la nouvelle voiture ( qui datait de y a 3 jours ).
Maman vient avec nous à ma demande, et Nico conduit jusqu’à la Maternite environ à 20 min de route. Je voyais bien où on était tout le long du trajet mais bordel qu’est-ce que ça faisait mal. J’essayais au maximum de respirer comme il fallait : c’est inspirer longuement par le nez et exprimer longuement par la bouche. Bon, il faut s’accrocher quand même Parce qu’on a vite fait de se laisser envahir par la douleur et se laisser déborder. Pour m’aider à ne pas perdre le cap, j’avais ouvert la fenêtre en grand : me faire fouetter la gueule par du vent glacial ça permet de rester relativement lucide. Et d’avoir une moitié coiffée comme un dessous de bras.
On arrive à l’hôpital, bon déjà on a fait les blondasses et on est allés à l’entrée urgences, pas à l’entrée urgences maternité ( c’était juste à côté, pas besoin de refaire un petit voyage version Dora « hey Madi sauras-tu trouver la bonne entrée ?! »). Je suis accueillie et prise en charge direct. En même temps, la fille ouvre la porte et me fait : ça va vous pouvez vous lever ? « Nope bitch. Attends un coup que cette contraction passe. » Donc là tout le monde attend en se regardant dans le blanc des yeux. Pour ma part je regardais dans les blancs des yeux du sol. Je me trainasse jusqu’à la salle. « Enlevez le bas, j’arrive pour vous examiner ». Moi, je fais glisser la jupe tant bien que mal, mais je garde ma culotte ( bas du lit orienté vers la porte / porte donnant sur l’entrée des urgences mater : je vais eviter de créer un carré or vip non loin de la salle. J’attends qu’on me donne un drap avant de virer la culotte. ) Je me tortille de douleurs en me disant : yes bientôt la peri. J’espère que je suis suffisamment dilater pour l’avoir bientôt !
La sage-femme me dit super gentiment, je peux vous examiner ? « Please proceed ». Et directement après : si vous voulez poussez aller y. Elle est là votre puce.
Pardon, quoi? Genre là maintenant ?
Et là je me dis , avec l’accent belge (allez savoir pourquoi ): oh shit. Pas de péridurale.
Mais j’étais vraiment abasourdie ! 14h de travail pour Candice et là ça faisait même pas 1h que j’avais des contractions ! J’ai à peine le temps de mettre une blouse entre deux contractions que j’étais engagée dans la mêlée.
Puis je me dis, à un moment d’accalmie, bon y a mon mari, moi, une sage femme super gentille, une auxiliaire top également. On est tous jeunes ( 25/30 ans ), y a moyen que je fasse une exigence de star pour égayer l’ambiance et m’aider à me « détendre » ou du moins, aérer mon esprit loin de la douleur l’espace de quelques secondes « Nico est-ce que tu peux mettre une play-list de Beyoncé stp ? ». Il faut savoir que si nos goûts musicaux sont quasi similaires, il a une profonde aversion pour Queen Bee. Mais là il a répondu « bon je ne peux pas te refuser ça ». Youhouuuuuu !!
Je demande des explications à la sage-femme pour qu’elle me décrive bien le passage du bébé, pour m’aider à visualiser la progression ( genre en pourcentage fictif dans ma tête ). Elle m’explique ça de manière super clair, et apparement bébé descend vite. Ce que j’ai vraiment apprécié c’est qu’elle m’a proposé plein de positions de jambes différentes pour plus ouvrir le bassin. Bon alors sur le coup j’ai été une sous daube, j’arrivais à rien. Soit c’était trop haut, soit j’avais une crampe dans le cul, soit je glissais : donc je suis restée classico, mais sans me sentir torturée ( rapport aux commentaires de mamans qui trouvent qu’accoucher sur le dos est équivalent à de la mal traitance ). Là pour le coup c’est ce qui me soulageait le plus.
Encore une fois je n’ai eu mal qu’aux reins, à aucun moment je n’ai senti mon ventre se durcir. J’avais bien la sensation de vague de douleurs mais dans le bas du dos ! Comme quoi c’est mon style d’accouchement.
Cette fois ci mon corps a été bien urbain et m’a fait le privilège de se vider gentiment dans la journée. Aucun live de caca pour cet accouchement. C’est fou, mais je ne suis pas déçue sur ce point. Incroyable, je sais.
À chaque fois que je sentais une pute de contraction faire son come Back franchement j’essayais de m’appliquer au maximum pour pousser 3 fois et de manière productive. Si je pouvais le faire une quatrième fois je le faisais. Genre j’inspirais bien, je bloquais et je poussais. Bordel rien que de le réécrire j’ai l’impression d’être une coach d’accouchement. Je me suis focalisée sur ça. Et ensuite je chantais dans ma tête les paroles de beyonce qui passaient entre 2 salves. Mode schizo ON!
La sage femme était super ! Elle ne m’a que très peu touchée, et m’a laissée pousser sans m’écarteler le vagin et les lèvres. J’ai réellement apprécié cette différence avec mon précédent accouchement. Elle est intervenue pour bien me montrer où conjuguer l’effort de mes muscles foufounales au passage de la tête, et ensuite à la rotation des épaules.
Alors. Qu’on se le dise franchement. Jusque là : j’avais correctement mal, mais c’était jouable. Mais à partir du moment où la tête est passée à l’air libre : adieu moi même. Je ne suis pas une chochotte, mais là j’ai hurlé tout ce que je pouvais, j’ai cru que j’allais juste mourir en fait. En éclatant ( bonjour le nettoyage relou après ).
Pendant vraiment 5 bonnes et longues secondes je me suis dis : ah non. Non non. Remettez la à l’intérieur ça va pas être possible.
Je me suis laissé emporter par la douleur. À ce moment là, y a plus de « à la prochaine contraction machin machin » c’est « tu veux le sortir ? Ba pousse ma grosse ».
Je me suis ressaisie, et j’ai poussé tout ce que je pouvais. J’ai encore eu plus mal aux épaules. Hurler m’a aidé mais dans ma tête fallait que je fasse bien le job pour que la douleur s’arrête. Plus je glandais plus je souffrais.
Et puis elle est sortie. La douleur s’arrête enfin. C’est assez prodigieux et merdique comme phénomène. Comment on peut passer d’une si grande souffrance à un tel soulagement en une fraction de seconde?
À 0h35 elle était née.
Après la sortie de bébé :
Mon mari a pu couper le cordon et faire une belle séance de peau à peau. Faire sortir le placenta a été une autre paire de manches. Je m’attendais naïvement à ce qu’il sorte genre bloup toboggan. Absolument pas. J’ai du pousser pendant un moment beaucoup trop long à mon goût, et ça m’a fait mal ce bordel quand c’est sorti. Mais au moins c’était fait, et surtout c’était enfin FINI.
Le personnel médical nous a laissé seuls pendant un petit moment afin que l’on puisse faire connaissance tous les 3 au calme, avec une lumière tamisée. Elles venaient m’examiner de temps à autre. Et à un moment, l’une d’elle m’appuie sur le ventre pour checker les saignements ( faut que ça saigne, mais gentiment pas à gros goulots ). Sauf que là, BAM plus d’1/2 litre d’un seul coup… La sage femme, appelle une collègue, elle ré-examine et rebelotte grosse marre de sang, je commence à me sentir toute flagada. Elles appellent immédiatement le médecin qui rapplique tout de suite. Elle m’examine, fait une écho et me dit « vous avez un caillot coincé dans le haut de l’utérus, il faut aller le chercher à la main ». Ok, le truc qui fait à peine flipper. Aussi vite que d’enlever ses gants, elle demande à mon mari de sortir avec le bébé et ils appellent l’anesthésiste pour qu’il ramène sa fraise au plus vite. Mon nico et ma puce sortent, lui torse nu, elle dans un drap, et moi je reste totalement paniquée et épuisée dans la salle.
L’anesthésiste et son infirmière arrivent très vite, le médecin obstétricien, deux sages femmes et une auxiliaire s’affairaient autour de moi. Je suis assez dure à piquer, donc elles galéraient comme jamais pour m’installer les voies. L’anesthésiste m’a fait un rachis ( endormir le bas du corps ). Et hyper bête, j’avais peur d’être piquée dans le dos sans pouvoir tenir la main à mon chéri, alors j’ai demandé à la sage femme qui m’avait accouché de me tenir la main. Tout ça était effrayant, c’était rapide et j’étais prise au milieu d’une tornade médicale. Au final l’anesthésie s’est bien passée, je n’ai pas senti ce qui se passait dans un sens douloureux, mais j’ai senti qu’on me trifoullait quoi. Elle a choppé le caillot, et ils m’ont surveillé pendant 4 heures avant de m’envoyer dans ma chambre. Quand mon mari est revenu, il m’a vu avec des tubes partout, sous un masque à oxygène … C’était bon de se trouver et que tout aille bien.
Du coup, j’ai accouché à la dur, et je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Sans le vouloir à la base. Comme avant les péri. Et si nous étions parti plus tard, si j’avais décidé d’accoucher chez moi, j’aurais fait mon hémorragie à la maison avec une issue pas très sympa… Alors pour ma part, je suis ravie de l’accouchement que j’ai eu, sur le dos, et à l’hôpital. C’est ce qui m’a convenu. Je souhaite que chaque femme puisse suivre ses plans d’accouchement, mais ce que j’ai appris avec mes deux accouchements c’est qu’il n’y a rien de plus imprévisible.
La suite de couches :
Au final bébé Aurore fait 3,3kg pour 47 cm donc gros bébé de mon cul ouais. Enfin bon, heureusement qu’elle est arrivée 3 semaines en avant, sinon Bonjour l’ambiance tartare dans la culotte. Les sages femmes et les auxiliaires ont été vraiment bien dans cette maternité : celle de Nanterre Max Fourestier. Pas intrusive pour un sous, très gentilles. À chaque fois qu’elles voulaient m’examiner ( rarement mais 1 fois par jour quoi ), elles me demandaient la permission, étaient à mon écoute, prenaient le temps de déconner avec moi.
Comme pour mon précédent accouchement je flippais ma race du premier pipi, « come on baby light my fire ». Elles te conseillent de verser de l’eau froide sur ta chatte pour te soulager pendant. Bon déjà, se verser de l’eau froide dessus ça ne soulage que les pneumonies, et puis le temps que tu prends à faire juste un pipi… Idem j’ai la question « vos gazs ont-ils fait leur retour? ». Là, j’étais très contente d’être en chambre seule, et que mon mari ne soit pas là pour dire sans sourciller, « absolument, j’approuve le retour de la flatulence sauvage, il me tarde d’ailleurs de refaire caca. » Au final, j’ai eu du bol, c’était pas agréable, mais pas douloureux : ni l’un ni l’autre. Mais c’est le genre de douleurs en SAV de l’accouchement dont on se passerait aisément.
Comme je suis dure à piquer et que j’ai perdu beaucoup de sang je suis devenue une légende dans le service à celle qui arrivera à trouver une veine ET remplir deux tubes. Bon c’est marrant 5 min comme défi, sinon ça reste plutôt douloureux quand on arrive à me piquer partout où on voit une veine plus ou moins. Avec en plus les veines qui roulent, ambiance « HOLÉ évité !!!! ».
Pour finir, j’ai eu le loisir de voir mes pieds quadrupler de volume. ll faut savoir qu’il fait une chaleur de bête à la maternité, ambiance dans l’utérus il fait 37 degrés, restons dans ces températures exotiques. Ça + les produits de foutage de main au fond de l’utérus, ba bonjour les pieds patate. C’est redevenu normal en 5 jours. Mais limite mes chaussettes n’étaient pas assez élastiques … le comble du sexy.
Au final, accouchement rapide, sav moins top, maternité vraiment bien, mais j’étais trop contente de rentrer à la maison ! Et le soir même je me suis fait péter le bide à base de sashimi de saumon!!!
Madi
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