Sans les enfants nous sommes allés au musée Memorial ACTe à Pointe-à-Pitre, seul musée traitant pleinement et uniquement de l’histoire de l’esclavage.
Oui c’est une honte, oui c’est une horreur dans notre histoire, oui ça induit le racisme et la différence consciente (ou pas) du traitement social blancs / noirs. Mais faut-il éviter d’en parler ? NON.
Il faut réaliser, prendre conscience de notre histoire, pour être une personne meilleure au présent et au futur pour nos enfants.
Bon on a un peu galérer à trouver le musée dans Pointe-à-Pitre vu que l’accès le plus simple était fermé pour travaux. Merci GoogleMaps, nous avons fini par trouvé et nous garer. À titre personnel, j’aime beaucoup l’architecture extérieure. Bon en même temps je suis une grosse fan des monuments contemporains. Il y a également une esplanade devant, ce que j’apprécie dans un musée car cela permet de se rassembler, même sans rentrer dedans.
Par contre je reproche une lecture pas très claire de l’espace, on a eu du mal à trouver l’entrée, limite on allait rentrer dans le bureau de quelqu’un sans faire exprès. Surtout qu’il n’y avait personne, du coup on ne pouvait suivre personne discrètement. Juste avant l’entrée pour l’exposition permanente, une sculpture m’a beaucoup plus, un peu dans le style de Richard Serra : qui monte vers le ciel.
Du point de vue des tarifs, il y avait un forfait étudiant pour Nicolas : 10 euros, et 15 euros pour moi.
Le billet comprend un audioguide par personne, qui se déclenche selon votre emplacement dans le parcours, ou à votre demande pour avoir des informations complémentaires sur certains objets. Ce qui m’a un peu fait chié, mais ce qui est compréhensible c’est qu’on doit poser sacs, portables, appareils photos avant d’entrer. En même temps cela permet de mieux suivre, et de respecter le musée, mais je n’aime pas beaucoup laisser toutes mes affaires derrière moi.
J’ai été épatée par la scénographie, qui propose non seulement l’histoire de l’esclavage en Guadeloupe ( et dans le monde ), mais aussi DES histoires de l’esclavage au travers d’une individualisation. Des écrans proposent des récits filmés, ou sous forme d’animations vraiment biens. Des cartes, des maquettes, des reconstitutions, des archives, des gravures, des huiles sur toile, mais aussi des oeuvres contemporaines. Un savant mélange ordonné autour des thèmes chronologiques et thématiques.
Une pièce m’a plus marquée que les autres, suite à une grande pièce dans laquelle on voit des coupes de bateaux négriers ( pour voir comment les futurs esclaves étaient entassés comme du bétail …), on passe dans un couloir. Au sol est projeté une image comme si des esclaves étaient sous nos pieds, recroquevillés, quand on marche sur l’image des gémissements nous viennent. J’ai trouvé cela très poignant. Et cela m’a travaillé pendant tout le reste de la visite. Nicolas lui a été marqué par une sculpture chronologique retraçant l’histoire de l’esclavage : de tout temps, partout dans le monde. La frise s’enroule autour de vous, et vous y êtes prisonnier comme dans une tornade métaphorique dans laquelle vous n’avez pas de prise.
La visite se poursuit vers une époque plus proche de la notre, où l’on nous parle de débats à la Sorbonne, de la répartition arbitraire des pays de l’Afrique, de la lutte de Nelson Mandela …
Tout est encore si proche de nous, et je suis ressortie de là avec une volonté d’instruire mes enfants dans ce sens: qu’elles comprennent l’histoire, notre histoire. Pour ouvrir les yeux sur l’esclavage moderne à présent.
Je vous recommande vraiment fortement ce musée. À faire absolument.
De plus, je vous invite à lire « Racines » / Roots, d’Alex Haley. Un livre poignant sur ce sujet.
De voir le film « Twelve years a slave » de Steve Mc Queen.
Cela permet une bonne introduction à cette douloureuse histoire, avant de pousser plus loin si on le souhaite. 2 films vont sortir sur 2017 sur le sujet, et cela fait déjà jazzer …
Madi
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